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Journée des aidants : retrouvez le sens de. la communication 

À l’occasion de la journée des aidants, nous vous partageons cet épisode hors-série. 

 Vous est-il déjà arrivé en tant qu’aidant de vous retrouver dans des situations malaisantes avec vos proches ? Ou de lutter contre une irrépressible envie de vous énerver parce que la personne que vous souhaitez aider n’en fait qu’à sa tête ? Ou peut-être que vous essayez de créer du lien avec une personne qui ne répond pas à vos questions ? Peut-être même que vous ne savez plus quoi faire pour parler à cette personne repliée sur elle-même que vous accompagnez tous les jours ? 

Que vous soyez bénévole dans un EHPAD, aide soignante à domicile ou proche aidant, il arrive qu’on ne trouve pas les mots, parfois on ne sait pas quoi dire ou on ne sait plus se parler, ni s’écouter, on a l’impression de ne pas faire les choses comme il faut sans pour autant savoir comment faire autrement. 

Au quotidien, dans une relation aidant-aidé, on se sert de la communication pour faciliter certains actes de soins, on ajuste notre voix, on adopte une certaine attitude, on reste à l’écoute pour faire passer la pilule, au sens littéral comme au figuré,  et la personne en face de nous joue le jeu car cette relation est souvent aussi pour elle l’unique moyen de satisfaire ses attentes relationnelles. Pour autant sera-t-elle réellement satisfaite ?

Tout d’abord, reprenons les bases et définissons la communication. Selon les psychosociologues (Abric, 1996), toute communication est un échange d’informations, que ce soit entre deux individus qui s’influencent mutuellement. Par exemple, en parlant de la météo avec un proche, l’un de vous tirera la conclusion que mardi on préfèrera les bottes de pluie aux claquettes. Cette discussion aura donc influencé votre comportement. Rien de très compliqué jusque-là si ce n’est que l’on prend rarement conscience du pouvoir d’influence que nos mots et nos silences peuvent avoir sur autrui. Ainsi, même si parfois pour éviter le conflit vous préférez vous taire ou écourter la discussion, votre interlocuteur recevra tout de même le message même si vous le verbalisez pas. Ce qui est important à retenir c’est qu’au final, on ne peut pas ne pas communiquer (Watzlawick, 1972). Votre visage, la position de votre corps, vos gestes, vos silences en disent tout autant que vos mots.

Quand on passe d’une relation affective  à une relation aidant-aidé, nous changeons les raisons de nos interactions, nous arrêtons d’utiliser la communication comme une fin en soi mais comme un moyen d’accomplir un acte de soin ou une aide à la personne. On ne rend plus visite pour discuter ou prendre des nouvelles mais pour apporter des courses, faire des papiers, préparer un plat, … Et le risque c’est d’oublier la personne pour qui elle est ce qui vous lie à elle.

Alors oui, tout cela prend du temps en plus que vous n’avez pas forcément. Mais prendre 2 minutes pour l’autre, c’est aussi prendre 2 minutes pour soi, c’est lui faire sentir qu’on la considère et qu’elle n’est pas seule, c’est moins de comportements d’anxiété et une plus grande confiance de la part de la personne que vous accompagnez. Et en tant que professionnel, prendre 2 minutes pour discuter avec le nouveau résident même s’il n’a pas l’air très bavard ou qu’il n’est pas dans votre planning, c’est commencer à briser la solitude dans la laquelle il s’est muré, c’est mieux ajuster les soins et peut même faciliter le travail de vos collègues. 

Créer du lien, répondre aux attentes relationnelles, c’est ne plus utiliser la communication dans le soin mais hors du soin. Prenez le temps de retrouver la raison qui fait que vous êtes lié à la personne. Et si vous êtes un professionnel, assurez-vous que la personne puisse satisfaire ses attentes relationnelles ailleurs que dans l’acte ou le service que vous lui apportez.

Je ne vous demande pas ici de jouer les psychologues  , car ce n’est pas la demande de la personne ni votre rôle. Mais la référence au psychologue nous rappelle justement ce pouvoir de la parole et de l’écoute. Prendre soin, ce n’est pas seulement s’occuper de la santé ou du bien-être matériel de la personne mais c’est aussi porter un intérêt à la personne elle-même, et la parole est un soin que nous pouvons tous réaliser.

 Mais tout cela vous le savez déjà, et le rôle d’aidant peut être fatiguant et chronophage. Consacrer du temps à la personne, ne serait-ce qu’un petit peu, c’est déjà beaucoup. Bien sur ce n’est pas facile avec nos agendas déjà bien remplis. Alors pour vous aider à créer ces opportunités même dans les situations les moins propices à la conversation, nous vous avons préparé une petite surprise, simple, efficace et gratuite, que vous trouverez en description.