Vous avez des difficultés à faire accepter à vos parents qu’une personne vienne faire le ménage pour leur faciliter la vie ? Vous avez l’impression de parler dans le vent quand les personnes ignorent vos conseils médicaux censés préserver leur santé ?
En France, ce sont 3,9 millions de proches aidants de seniors susceptibles de rencontrer cette situation. D’ailleurs, si nous nous intéressons à cette question, c’est parce que ces refus d’aides sont nombreux dans les témoignages et nous donnent cette impression que les vieux ne veulent pas de notre aide.
Jocelyne, 88 ans, vivant seule dans sa grande maison, ne voit pas l’intérêt de faire intervenir une aide pour le ménage chaque semaine. Elle entend bien son fils lui dire que ça lui simplifiera la vie. Mais elle n’a pas besoin qu’on lui simplifie la vie. Alors certes, le ménage ça la fatigue, mais ça la fatigue de la bonne manière. Elle ne s’amuse pas à faire la poussière tous les jours, loin de là, mais elle opère pièce par pièce jour après jour comme une routine qui lui permet de dépenser un peu d’énergie chaque jour. Parce que sinon Jocelyne s’ennuie un peu. Elle n’a plus à s’occuper de son mari, ni de ses enfants, elle ne cuisine que pour elle, ce qui ne prend pas beaucoup de temps. Le tricot, c’est difficile avec l’arthrose et la lecture, ça va, ça vient, mais ça ne l’occupe pas toute la journée.
Elle sait que son fils veut bien faire et elle ne dit pas non à une aide ménagère, mais elle dit non à quelqu’un qui la priverait d’une occupation et d’une activité qui rythme sa journée.
Que ce soit un refus d’aide matériel, d’aide social ou médical, on ne refuse pas sans raison, chaque refus a un sens. Tout le monde n’a pas envie de mettre une barre d’appui dans sa douche à l’italienne pour laquelle on a travaillé dur toute sa vie. Qu’on se le dise, vieillir apporte son lot de changements. Et souvent, on se rend compte que l’on est vieux quand on ne peut plus faire certaines choses. Dire non est une façon de garder le contrôle.
Vous avez le choix entre refuser vous-même ce refus, imposer l’aide et donc nier l’autonomie de la personne.
Ou l’accepter et essayer de comprendre le sens derrière le refus.
Si vous choisissez la deuxième option, empathie, écoute et confiance sont bien sûr requises.
Que ce soit le déni face à un diagnostic, une revendication à être autonome, un besoin de se réaffirmer ou un refus d’être comme tout le monde, il y a plusieurs raisons pour lesquelles on peut dire non. Dans tous les cas, il faut essayer de comprendre la logique qui amène le refus. Les raisons pour lesquelles la personne dit non sont rarement celles qu’on s’imagine.
Le fils de Jocelyn pense que sa mère est trop fière pour accepter une aide ou qu’elle s’inquiète de la dépense financière que cela apporte. Il voit le ménage comme une corvée qui fatigue sa mère et l’expose à des risques de chute. Alors que pour Jocelyne, c’est un prétexte pour rester en mouvement et ne pas rester figée sur la chaise de sa cuisine toute la journée.
Oui, Jocelyne a des besoins qui nécessiteraient une aide, mais celle proposée par son fils n’y répond pas de la bonne façon. Alors, comment trouver cette adéquation entre besoin et aide ?
Le CLIC Métropole Nord Ouest propose un guide pratique pour faire face au refus d’aide.
Pour les aidants, il est conseillé de
La prochaine fois que vous faites face à un refus, utiliser cette stratégie proposée par le Clic : demander ce qui est important pour la personne, interrogez-vous sur l’utilité : demandez lui comment vous pouvez lui être utile ; et questionnez-vous sur la nécessité d’une aide : que se passe-t-il si on ne fait rien ?
Vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Sources :
Lien vers l’épisode de podcast : https://smartlink.ausha.co/culture-ge/12