Connaissez-vous l’histoire de Kuttiyamma ? Née en Inde, elle a grandi dans une communauté trop pauvre pour avoir accès à une éducation. Dès son adolescence, elle est donc mariée, puis occupée à prendre soin de sa famille et de toutes les corvées que cela incombe. Mais Kuttiyamma a toujours voulu apprendre à lire, alors un jour, elle décida de prendre des cours du soir auprès de son voisin jusqu’à obtenir une certification quelques mois plus tard. Kuttiyamma était à ce moment-là âgée de 104 ans.
C’est une belle histoire, mais qu’en est-il vraiment ?
Tout d’abord, pour apprendre vous avez besoin d’un cerveau fonctionnel. Certes, on met un peu plus de temps pour traiter l’information quand on vieillit, mais si vous n’êtes pas atteint d’une maladie qui affecte vos neurones en les condamnant à une mort certaine, alors votre cerveau est en état de marche.
Le problème quand on vieillit, c’est que l’on pense qu’on ne peut plus, que notre cerveau tourne au ralenti et que donc il ne sera pas assez performant pour réussir quelque chose. C’est un peu le même problème quand vous souhaitez vous remettre au sport après une longue période d’inactivité. La reprise est difficile et la première marche nous paraît toujours très haute. Le cerveau étant un muscle, il n’échappe pas à cette logique. Plus vous l’utilisez, plus il sera entraîné et il sera facile de s’en servir. Moins vous l’utilisez, plus il perd de sa consistance. Mais heureusement, comme le vélo, ça ne s’oublie pas !
Donc un cerveau, c’est bien, un cerveau entraîné, c’est mieux, mais ça ne suffit pas. Il faut aussi avoir l’envie d’apprendre. La question est donc : a-t-on toujours envie d’apprendre quand on est vieux ? Ici deux écoles s’affrontent : ceux pour qui c’est littéralement une question de vie ou de mort et les autres qui vont diront qu’ils n’ont plus 20 ans et que vous feriez mieux d’aller voir ailleurs avec vos questions.
Pour les premiers, s’inscrire à la peinture alors qu’ils n’ont jamais touché un pinceau de leur vie est un moyen de cultiver leur curiosité et de stimuler ses neurones. Ils s’en fichent d’ailleurs de ne pas être doués, l’objectif n’est pas de devenir le nouveau Picasso, mais de se faire plaisir et de se prouver à soi-même qu’on en est encore capable ! L’envie d’apprendre vient aussi avec l’intérêt que l’on y trouve. On voit par exemple souvent des femmes se mettre au tricot au moment où elles deviennent grand-mère, non pas pour montrer leur talent à manier les aiguilles, mais pour léguer quelque chose à leurs petits-enfants. La motivation est donc indispensable parce que oui, apprendre demande un effort !
Quant aux seconds, la raison pour laquelle ils ne se lancent pas dans un nouvel apprentissage est que justement le fait qu’ils n’en n’ont pas de bonne raison. Vous n’allez pas apprendre à votre grand-mère à utiliser une boîte mail si ce qu’elle aime, c’est discuter avec vous par téléphone. Par contre, si elle est passionnée de belote et qu’elle a perdu ses coéquipiers, vous pourrez sans doute la convertir aux jeux de cartes en ligne.
Conclusion, il n’y pas d’âge pour apprendre ! Et on peut décider de continuer d’ajouter de la valeur à ses années, pour grandir plus que vieillir. Si vous avez un cerveau fonctionnel, l’envie d’apprendre et que vous trouvez un bénéfice à cet apprentissage, alors il n’est pas trop tard pour vous découvrir un talent caché ! Cerveau fonctionnel + Envie d’apprendre + Bénéfice à l’apprentissage
“Même vieux je peux”
Source :
Lien vers l’épisode de podcast : https://smartlink.ausha.co/culture-ge/19